Du 20 mai 1890 au 29 juillet 1890 Vincent van Gogh va produire à Auvers-sur-Oise 74 toiles et 33 dessins. C’est une production fulgurante et effrénée, telle la déglutition sublime d’une gelée royale. Une peinture éblouissante d’un artiste tourmenté et ignoré, au firmament de son talent.
Cette magnifique exposition présente plus de la moitié des œuvres produites par le maître lors du crépuscule de sa vie. Nous avons choisi de vous raconter en quelques mots le dernier épisode de la vie de Vincent Van Gogh au travers des tableaux que nous avons préférés.
Lorsque Vincent van Gogh descend du train le 20 mai 1890 à Auvers-sur-Oise, il se rend chez le docteur Gachet. Ce médecin amateur d’art et ami des peintres lui est recommandé par son frère Théo. Vincent sort depuis peu de l’asile de St Remy de Provence où il avait choisi de se faire interner. En chemin, il repère l’auberge Ravoux où il va séjourner pour un peu plus de 3 francs par jour.
A 37 ans, Vincent se sent « raté » et ne voit pas d’avenir heureux. Pourtant à son arrivé à Auvers-sur-Oise, il est charmé par le village. « Auvers est gravement beau » dit-il. Quelques veilles chaumières existent encore. De jolis champs entourent le village. Vincent se jette assidument dans le travail.
Chez le docteur, il reçoit un accueil bienveillant. Le docteur Gachet, qui avait été émerveillé par l’autoportrait que Vincent venait de réaliser, pose plusieurs fois pour Vincent.
Deuxième version, plus colorée, du portrait du Docteur Gachet peint le 4 juin. L’autre exemplaire, très similaire, a été vendu 82,5 millions de dollars lors d’une vente Christie’s à New York en 1990. Vincent Van Gogh n’a vendu qu’un seul tableau de son vivant : La Vigne Rouge, pour 400 francs. (L’équivalent d’environ 1900 euros actuels)
La vie de Vincent est strictement réglée. Il se lève tôt, peint à l’extérieur le matin et retouche ses tableaux l’après-midi à l’auberge Ravoux, dans une salle mise à la disposition des peintres. Il évite la fréquentation de ses pairs, préférant la solitude, pour se concentrer sur sa recherche.
Vincent écrit le 23 juillet 1890 une lettre à son frère, qu’il ne terminera jamais. Il écrit : ‘Eh bien mon travail à moi j’y risque ma vie et ma raison y a fondu à moitié’ (il faut lire ‘fondu’ et non ‘fondrée’).
Le 27 juillet 1890, Vincent quitte l’auberge Ravoux. C’est dans un champ de blé qu’il se tire une balle de révolver dans la poitrine. La blessure n’est pas fatale. Après deux jours d’agonie, Vincent décède aux côtés de son frère Théo.
Auvers-sur-Oise est situé à 33 kilomètres de Paris. Il faut compter entre 60 et 80 minutes pour s’y rendre par les transports en commun.
L’exposition du Musée d’Orsay nous fournit un plan très utile :
Musée d’Orsay
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 75007 Paris
Du mardi au dimanche, de 9h30 à 18h. Nocturne à 21h45 le jeudi
https://www.musee-orsay.fr/fr
19, rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois
75001 Paris
+33 (0)1 40 41 96 42