Voici un lieu où l’on sent encore planer les traces du passé, celui des Halles, surnommées le ‘ventre de Paris’ par Émile Zola. C’était l’époque où les Halles trépidaient dès deux heures du matin, avec 10 000 marchands et travailleurs, ainsi que 20 000 à 40 000 commerçants, restaurateurs et particuliers se regroupant au marché. À 11 heures, le marché touchait presqu’à sa fin, mais les appétits restaient nombreux. Le quartier regorgeait donc de restaurants prêts à les satisfaire.
Cet héritage historique se situe à un peu plus de 10 minutes à pied du Relais du Louvre, face au Comptoir de la Gastronomie, que nous avons également testé pour vous. (lire notre article)
La décoration est restée « dans son jus », celui de la Belle Époque. On y remarque des faïences murales illustrant l’activité du quartier au XIXe siècle, produites par la faïencerie Boulanger, qui fabriquait notamment les célèbres carreaux de grès biseautés du métro parisien.
Le chef des lieux, Téo Apostolski, dont le parcours inclut Robuchon, Ducasse et Conticini, connaît donc bien la musique.
Ce restaurant plaira à ceux qui apprécient les lieux chargés d’histoire, mais séduira également les amateurs de cuisine familiale traditionnelle à des prix très abordables.
La maison propose un menu complet du jour à 25 euros, très honorable, ainsi qu’une carte équilibrée et variée.
La soupe à l’oignon figure parmi les entrées de la carte, proposée à 13 €. Elle se distingue par la richesse de son bouillon de bœuf bien parfumé et la générosité de son comté, tant en goût qu’en quantité.
Les Betteraves vinaigrette et persil étaient l’entrée du jour. Un plat simple et sans prétention, mais bien interprété avec de bons produits.
A la carte, à 19 €, une saucisse artisanale de l’Aveyron accompagnée de purée et d’un jus de viande. Un plat que nous avons apprécié, car nous sommes friands de bonne cuisine de terroir.
Également au menu, un excellent magret de canard, très tendre et goûteux, servi avec des pommes de terre sautées.
Pour accompagner ce repas, nous avons opté pour un verre de vin rouge au cépage Gamay : frais, juteux, gourmand et d’une grande facilité d’accord. Le coup de crayon sur le prix des vins est moins timide qu’il ne l’est pour le reste de la carte. Le verre est facturé à 8,50 €, mais il laisse un excellent souvenir.
Il ne reste rien du délicieux moelleux au chocolat proposé au menu, que nous avons partagé. Pas même sa photo, oubliée dans notre élan, tant nous étions pressés de tester ce vaillant concurrent à notre appréciation culinaire !
Notre voisin, critique culinaire, semble être tombé à genoux devant son baba au rhum qui prétend être l’un des meilleurs de Paris. Nous le testerons une prochaine fois.
En résumé, c’est une pièce charmante qui est jouée ici avec un décor qui laisse un souvenir, un casting exigeant et une bonne interprétation. Cela vaut bien un détour.
Le Cochon à l’Oreille
15 Rue Montmartre, 75001 Paris
https://www.lecochonaloreille.com/
19, rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois
75001 Paris
+33 (0)1 40 41 96 42