A sa construction, la cathédrale de Paris était la plus haute de la chrétienté. Pendant plus de 800 ans, la grande dame a rayonné sur la capitale et au-delà, jusqu’à ce jour de 2019 où le monde entier a retenu son souffle craignant le pire. Qui, ce soir-là, aurait pu imaginer qu’un tel chantier fut possible en un délai si court ?
Un chantier pharaonique qui a concerné 250 entreprises et 2000 personnes. Un chantier d’une grande complexité et faisant appel à la fois aux techniques les plus modernes mais aussi aux métiers d’art, en reprenant les modes opératoires et les matériaux d’origine. En France, bien que nous nous montrions souvent fiers, voire parfois arrogants, nous portons finalement souvent un regard très critique sur notre compétitivité dans bien des domaines. Cette fois, c’est à l’unanimité que tous rendent un hommage sans réserve à l’excellence et la performance du projet accompli.
Dans cet article, nous allons détailler quelques-uns des volets de ce chantier qui nous semblent particulièrement remarquables.
Pas question de remettre en cause un édifice qui a tenu pendant 8 siècles. La charpente, dont le poids contribue à l’équilibre de l’édifice, a été reconstruite à l’identique. Il a fallu 2000 chênes pour débiter les poutres qui la constituent, façonnées à la main, comme à l’époque. 1850 types de pièce de bois composent la charpente médiévale. Un seul plan détaillé de cet ouvrage existait. Il avait été heureusement recomposé à la main par deux architectes, 5 ans avant l’incendie.
« On se retrouve à avoir les mêmes gestes et mêmes discussions qu’on eues les maîtres d’œuvres et charpentier au XIIIème siècle », nous dit Rémi Fromont, architecte des monuments historiques.
Toutes les couleurs des peintures et fresques ont été redécouvertes à la faveur de la rénovation. Les couleurs fraîches étaient dissimulées par la fumée des cierges consumés pendant 800 ans, et la saleté amenée par les millions de visiteurs s’agglutinant aux parois avec l’humidité.
Affectée par les cristaux de sels provenant de l’eau des canons à incendie, la pierre des murs intérieurs de la cathédrale nécessitait un traitement, comme nous le précisions dans un précédent article (lire notre article). Ce traitement a obligé le montage d’un échafaudage intérieur tout aussi impressionnant que celui extérieur. Chaque pierre a été pensée pour absorber les cristaux infiltrés. On a ensuite enduit la pierre d’un latex naturel qui a bu la saleté qui la recouvrait.
Une équipe d’ébénistes a été chargée de la rénovation des stalles. Chaque morceau détaché et récupérable a été replacé. Les parties manquantes ont été refaçonnées par l’ébéniste puis finies par le sculpteur.
Les 1500 chaises seront intégralement remplacées. La création a été réalisée par une designeuse française et la fabrication, dans une entreprise des Landes, est en cours.
C’est un instrument grand comme un immeuble. Épargné par les flammes mais souffrant d’un dépôt de poussière de plomb, le grand orgue avec ses 8000 tuyaux, son buffet et sa mécanique, a été démonté. Quatre mois ont été nécessaires pour que les onze facteurs d’orgues achèvent la dépose et l’expédition des pièces vers les trois ateliers chargés de la restauration.
La repose des tuyaux s’effectue concomitamment avec l’accord et l’harmonisation. Le soir, quand les compagnons et ouvriers ont quitté le chantier, les facteurs d’orgues peuvent approfondir leur travail afin que l’instrument sonne juste.
Un dispositif impressionnant a été mis en place pour éviter tout nouvel incendie :
C’est évidemment avec émotion que l’on tire le bilan de ces travaux qui n’ont été possibles que grâce aux dons de 340000 personnes du monde entier, dont certaines modestes. Les 2000 intervenants dans ces travaux viennent également du monde entier. Ce projet a été l’occasion de prouver à l’humanité que c’est l’engagement, la réunion et la passion qui font l’excellence.
5 intérieurs de Notre Dame dans Assassin’s Creed® Unity :
« Éternelle Notre-Dame » est une expérience immersive en réalité virtuelle qui permet de revivre l’histoire de la cathédrale à travers une reconstitution numérique :
19, rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois
75001 Paris
+33 (0)1 40 41 96 42