Vous pourrez la voir entièrement rénovée en 2024 car le calendrier sera tenu. Des centaines de corps de métier sont à pied d’œuvre pour ce chantier d’une ampleur et d’une complexité inégalée.
Pour préparer la reconstruction de la charpente, 2000 chênes de 40 mètres ont été sélectionnés, abattus et débités en grumes. Ces chênes, dont la plupart ont plus de 200 ans, sont nés avant la révolution française de 1789. Le travail s’est effectué sous le contrôle de l’Office national des forêts, chargé de l’entretien, de la préservation et du développement du patrimoine forestier français.
Les grumes devront ensuite sécher puis seront assemblées et montées en 2023 suivant les plans d’origine, d’après la reconstitution élaborée par le CNRS.
L’humidité causée par l’eau des pompiers et les intempéries à fait migrer des sels à la surface des pierres qui menacent de s’effriter. Un gigantesque travail de nettoyage, de traitement est donc réalisé. On dépose sur la pierre, une compresse d’un demi-millimètre, faite de kaolin, de sable et d’eau déminéralisée. Elle sera retirée dans quelques mois.
Il faut également combler les voutes détruites à deux endroits de la cathédrale, lors de la chute de la flèche. Des pierres provenant des carrières de l’Oise sont actuellement en phase de découpe et d’extraction.
Des échaudages ont été montés pour atteindre toutes les parties intérieures de la cathédrale, à la fois pour traiter les zones altérées par le sel, mais aussi pour évacuer l’oxyde de plomb amalgamé à la poussière qui s’est déposé sur la pierre. 6000 mètres carrés sur 69 mètres de hauteur sont à dépoussiérer. Cette opération permettra de retrouver des couleurs oubliées.
Avec ses 115 jeux et ses 8000 tuyaux, cet orgue partage avec le Grand Orgue de Saint Eustache le titre de plus grand Orgue de France. La quasi-totalité des 8000 tuyaux a été déposée pour entreprendre un nettoyage et une décontamination en raison de particules de poussières de plomb qui se sont déposées pendant et après l’incendie.
Les 19 sommiers, qui constituent la base de l’instrument sur laquelle repose les tuyaux et ont pour fonction de distribuer le vent selon des jeux sélectionnés par l’organiste, ont également été touchés par le plomb et ont été démontés. Leur décontamination et entretien a été confié à la manufacture languedocienne de grandes orgues de Lodève. Il y a 250 heures de travail pour chacun des 19 sommiers.
Les 22 tableaux sur toile du 17ème et 18ème de la cathédrale sont entrés en restauration en octobre 2021 pour 2 ans. Les altérations des tableaux de Notre-Dame sont dues au vieillissement naturel des matériaux et non à l’incendie qui n’a, heureusement pas détérioré les tableaux. L’opération de restauration, inédite par son ampleur, doit durer deux ans, afin que les toiles puissent regagner la cathédrale au moment de sa réouverture.
Un échafaudage gigantesque devra être monté au niveau du transept pour permettre la reconstruction de la flèche. Son installation sera garantie par un terrassement composé d’une chappe de 60cm de sable et d’argile.
Des fouilles préventives ont été entreprises préalablement à ce terrassement. Un sarcophage en plomb qui daterait du moyen âge a été découvert. L’état de conservation est excellent. Qui repose dans ce sarcophage ? Il s’agirait d’une personnalité de haut rang puisqu’il était d’usage d’inhumer certains dignitaires à proximité du cœur.
On a retrouvé également des dizaines de fragments de sculptures polychromes. Ils appartiendraient au jubé du 13èmesiècle qui a été détruit et enseveli au 18ème siècle.
Le projet prévoit de piloter, en partie basse de la nef, une mise en lumière qui s’adaptera à la temporalité liturgique, grâce à des lumignons qui seront installés au niveau des bancs. On pourra par exemple disposer d’un éclairage plus froid le Vendredi Saint et au contraire plus joyeux et flamboyant lors du dimanche pascal.
La reconstruction de la charpente, de la nef, du cœur et de la flèche, débutera au printemps 2023. La réouverture de la cathédrale est toujours prévue en 2024, soit 5 ans après l’incendie dont les causes demeurent encore inconnues à ce jour.
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